vivre pour plaire, plaire pour vivre?

J’avais déjà pensé à ça, et lu des choses sur le sujet, mais cela ne m’a vraiment frappé que lorsque ma mère m’a dit « enlève tes cheveux de tes yeux Lili, tu es plus jolie le visage dégagé« . Je ne me rappelle plus de l’échange exact mais je lui ait plus ou moins répondu que je ne vivais pas pour être jolie, et que je n’étais pas là pour plaire aux autres ou rendre bien dans le paysage. Elle a contesté qu’on ne pouvait pas vivre sans le regard du monde extérieur, ce avec quoi je suis totalement d’accord, mais il me semble que ce sont deux choses bien distinctes, et je pense être plutôt bien placée pour le savoir.
Je suis du genre parano, et donc souvent persuadée que tout le monde me regarde mal ou parle dans mon dos. Autant dire que l’opinion que chacun se fait de moi m’importe souvent beaucoup.
Mais je n’estime pas pour autant devoir faire des efforts pour contenter mon entourage.
Je ne veux même pas aborder le sujet des réseaux sociaux, qui sont une pêche à l’attention, aux compliments, et où il s’agit de se mettre le plus en valeur et en scène.
Je vous parle juste du quotidien.
Très tôt, on apprend aux petites filles (et petits garçons, mais cela me semble moins présent chez eux) à se tenir droites, à sourire, à ne pas tâcher leurs vêtements. Parce qu’il faut être présentable, que les gens vous voient bien: on doit toujours faire bonne impression.
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Mais parfois on a pas envie. Parfois on voudrait juste avoir les cheveux dans le visage et qu’on nous foute la paix. Bien sûr l’exemple est ridicule, mais tout part de cela.
Ma mère a ajouté, voyant qu’une amie était d’accord avec elle, « tu vois, on est deux à le penser… » comme si le fait que cet avis était partagé signifiait que je devais forcément le prendre en compte.
J’adore ma mère et je sais que ses intentions étaient honorables mais j’ai trouvé sa réflexion assez faible sur le moment, et j’étais pas mal colère.
Tout comme lorsque le lendemain une charmante gamine m’a fait remarqué avec une grande délicatesse que j’avais « un gros noeud dans les cheveux LÀ » et que mon collant était « troué ICI« .
Ce n’était pas bienveillant, c’était juste pour me faire remarquer que je n’avais pas fait tout ce qu’il fallait pour correspondre aux normes de jenesaisquelprincipe bidon qui fait qu’on ne peut pas se ronger les ongles, mettre les coudes sur la table ou sortir avec du mascara sur la paupière.

C’est pas un coup de gueule que je passe là, j’aimerais juste m’assurer que je ne suis pas la seule à être soulée de devoir plaire, autant par mon physique que par mon attitude.
Ça peut paraître un problème minime, et ç’en est sans doute un, mais c’est de cela que découlent beaucoup de choses graves, comme l’hypersexualisation, les normes de beauté et tout ce qui s’ensuit d’étiquettes que nous colle la société et de complexes qui viennent avec.
D’ailleurs j’en parlerai. Enfin, si ça vous intéresse. Il y a beaucoup à dire, sur le narcissisme 2.0, les contraintes de notre société et la sacralisation du corps et de l’image.
J’espère que c’était pas trop long/agressif/useless
Moi je vous keur, que vous vouliez me plaire ou pas.
(svp donnez moi vos avis je fais pas la pêche aux commentaires mais c’est tellement plus intéressant quand on interagit!)

13 réflexions sur “vivre pour plaire, plaire pour vivre?

  1. Ton article est très bien écrit :)
    Je comprends totalement ton point de vue, personnellement je suis quelqu’un qui se contrôle beaucoup (parfois trop) en public, ce qui m’a parfois donné une réputation de fille très sérieuse voire sévère alors que pas du tout, c’est juste que si je m’exprimais comme je le voulais je ne serais pas forcément mieux acceptée haha. Par exemple je me dis que cette année si je m’étais exprimée sans crainte du jugement des autres, il y aurait des gens que j’aurais arrêté de fréquenter plus tôt.
    Bref je ne sais pas trop où je veux en venir et j’espère que ce n’était pas trop confus !
    Bisous ❤️

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    • (bon vous êtes habitués à ce que je mette douze ans à répondre aux commentaires, encore désolée!)
      je trouve ton « témoignage » super intéressant, surtout étant donné tes années d’avance et tout, et je trouve ça génial qu’on puisse « mettre en commun » la vision de chacun et son expérience
      mais est-ce que ne plus fréquenter ces gens aurait été une bonne ou une mauvaise chose d’après toi?

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  2. J’ai lu quelque part que les filles étaient très souvent éduquées pour être parfaites dans tout ce qu’elles accomplissent : peu d’échecs, belles, classes, toujours polies, toujours bien propre… Alors que les garçons pas forcément, ils sont plus souvent éduqués pour « être courageux », c’est ce que disait le texte. Ainsi il n’avait pas peur de décevoir, de déplaire, de ne pas être toujours 100% dans la norme!

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  3. Je suis d’accord avec cette idée de vivre, un point c’est tout, sans attendre l’approbation des auttes ou supporter les remarques sur nos choix, notre physique… Je suis peut être partie un peu loin mais je le ressens comme ça :)
    <3

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