en toute intimité

Je m’étais promise de ne pas faire d’article sur mon couple, parce que les gens heureux qui étalent leur vie sur Internet ça peut vite être frustrant, voir gerbant. Et puis ce serait malaisant s’il me quittait dans deux jours avec ce post en ligne.
Mais je me sens coupable de vous envoyer tant d’ondes dépressives et puis aujourd’hui ça fait 6 mois, alors ça se fête. J’ai l’impression que c’était hier, que je tombais amoureuse, que je découvrais son nom, sa personnalité, son corps.
On se sent si niais quand on aime. On se sent sourire quand on reçoit un message, quand on le regarde, et on a beau penser à des bébés chats morts, il y a cette impossibilité de se débarrasser de cet air béat. Cette impossibilité de penser à autre chose, même quand la situation ne s’y prête pas du tout. On se retrouve à se rappeler de petits détails en plein milieu d’un examen, à penser à ses fossettes et à ses yeux noisette (pas sûre que ce soit la couleur exacte mais ça rime). Quand on regarde l’heure, dix minutes ont passé.
Et ça va encore plus vite quand on est ensemble.
On imagine assez difficilement que l’ennui puisse être quelque chose d’agréable. On associe souvent ça au travail, à la solitude ou aux tâches qu’on nous impose.
Mais s’ennuyer avec quelqu’un qui nous plait, ne rien faire, traîner dans un lit, faire la grasse matinée, se fixer pendant des heures, s’effleurer, regarder des dessins animés, pleurer, reporter à plus tard les choses importantes et se dire qu’on va rester là toute la vie, il n’y a rien de plus reposant.
Et le temps passe si lentement et à la fois si vite.
Mais quelqu’un doit toujours partir. Et l’autre se sent abandonné.
C’est pas qu’on veut, mais on a 16 ans, des parents, des contraintes.
Vit-on vraiment un jour contrôlé par l’amour?
Il semble qu’il ne soit jamais autorisé de s’y adonner complètement. Il n’y a pas de « congé amour », pour les nouveaux couples, pour apprendre à se connaître, à se toucher, avant de devoir faire face à la routine.
Je crois qu’on est plus vraiment un nouveau couple. J’ai l’impression qu’il sait toujours ce que je vais lui répondre, qu’il sait toujours que je vais lui voler son briquet ou lui dire que ses cheveux sentent le Petit Marseillais.
Ça peut sembler anodin, tout ça, cette histoire, dans ma petite vie d’adolescente dans ce petit monde de 7 milliards d’êtres humains.
Mais s’il y a quelque chose dont je manquais, ce n’est pas d’amour, mais de confiance. En moi, en les autres aussi. Et il m’en donne beaucoup. Quand il dit m’aimer j’arrive presque à le croire, et parfois je me trouve belle dans ses yeux.
C’est un bon début.
Encore six mois et je vous écrirai des posts sur les pâquerettes et la beauté du ciel.

traîner son las

J’ai mis un certain temps à trouver le mot qui pourrait définir mon « mood ».
J’aurais pu céder à la facilité avec un simple vide, qui ne demande pas d’explications, ou triste, qui englobe un peu tout et rien.
Mais ce n’est pas tout à fait ça, et je cherchais la nuance, l’adjectif exact, parce que la précision sur les termes, c’est important.

C’est fade.
Le mot approprié, celui qui décrit presque à la perfection ce que je ressens régulièrement ces derniers temps.
Je n’ai plus goût aux choses. Je ne dis pas ça comme si j’étais à deux doigts de me jeter par la fenêtre (quoique) mais tout simplement parce que c’est le bilan que je fais de cette nouvelle année.
Il y a cette lassitude qui m’habite et me prend soudainement, et alors plus rien n’a de sens, plus rien n’a d’intérêt. En soirée, je mets de la musique sans être capable de danser dessus. Je me sers des shots en imaginant qu’ils me donneront une illusoire énergie et envie. Mais je ne trouve même pas la force de les porter à mes lèvres, je me rabat sur un jus multifruits qui passe dans ma gorge et mon œsophage sans même que j’en sente la texture ou la saveur.
Même regarder des séries ou des vidéos youtube est devenu insipide. Peut-être que je l’ai trop fait, peut-être que j’ai épuisé mon stock d’émerveillement et de naïveté. Que je ne découvre plus rien.
Et alors que j’adorais les journées de mon enfance passées au lit, me voilà aujourd’hui malade et je n’ai le désir de rien. Je pourrais faire un marathon Toy Story, manger n’importe quoi, dormir pendant 12h, mettre de la musique à fond mais je me morfonds.
Même pleurer n’est pas libérateur. Ma toux est sèche, mes larmes aussi, et je n’attends rien.
Souvent les gens s’accrochent à un projet, un évènement, quelque chose jusqu’auquel ils doivent survivre, quelque chose qui vaut le coup.
J’ai l’impression que tout ce qui m’attend en 2017 est angoissant: des examens, la potentielle mort de ma grand-mère, une opération chirurgicale. Rien qui ne me donne envie de me lever, de me traiter, d’aller mieux.
Et je suis égoïste, alors je ne prends que très rarement la peine de faire semblant.
J’ai peur d’être contagieuse. D’enlever aux autres leurs sens, la saveur de leurs plats.
Je sais qu’il faudrait faire des efforts, sourire un peu plus, positiver, donner de la valeur aux choses. Mais ces choses ne m’atteignent pas. Les bonnes notes, le soucis qu’on se fait pour moi, le mal que je fais aux autres. Un instant j’y pense et celui d’après j’ai déjà oublié.
Il y a quelques minutes je pleurais parce que tel personnage était mort, puis parce que cette chanson était quand même drôlement triste. Maintenant j’ai retrouvé un visage fermé, et même les gifs de chats mignons sur Twitter ont du mal à m’arracher un sourire.
Je vis sur le court terme. J’attends mon amoureux, qui viendra prendre soin de moi après les cours, et après cela, plus rien. Il y a bien nos 6 mois vendredi prochain, cette soirée au théâtre dans une semaine, les soldes, mais est-ce que j’en ai vraiment quelque chose à foutre?
Les gens autour de moi vont mal, le ciel est gris (les sapins dessinent…), alors pourquoi sortir de ce lit? Mieux vaut trouver une grotte et y hiberner jusqu’au retour du beau temps.

Ma salive est sucrée, mon corps est tiède; je me sens fade. (Sartre, La Nausée, 1938)

Mes jours comme mes nuits sont en tout point pareils. Sans joie et plein d’ennui. (Françoise Hardy, Tous les garçons et les filles, 1962)

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parfois je suis triste et je ne sais pas trop pourquoi. souvent en fait. paraît qu’il faut en parler. j’ai un psy du coup. je lui parle. ça m’aide un peu, sur le moment. après je suis triste à nouveau. c’est un cercle vicieux.
c’est une tristesse inexplicable, un petit soleil dans ma vie. parfois les nuages la cache et j’oublie, et puis soudain un coup de vent et la voilà. elle m’éblouit, un peu. je ne peux pas trop m’en protéger, et mettre des lunettes n’est qu’une illusion. les gens croient que ça va, mais tout le monde sait que mes lunettes ont couté trois euros et ne masquent rien, et surtout pas des larmes. elles sont juste cachées derrière les verres noirs, et ça suffit pour prétendre aller bien. pourtant c’est triste le noir. qu’est-ce qui ne l’est pas?
je suis un zombie de la dépression. c’est joli comme titre, non?
les autres aussi sont tristes, mais il leur reste un peu d’énergie pour faire des efforts. moi pas, alors je les contamine et on se complait tous dans la tristesse.
c’est comme un pré-suicide collectif.
on pourrait croire que c’est mieux à plusieurs, mais je pense que c’est pire. personne pour rattraper les autres. quelqu’un pleure et puis le Niagara et ses fameuses chutes. on tombe avec les larmes. il faut se relever, mais une fois que tout le monde est par terre c’est un peu compliqué.
on est bien allongé. on a moins mal. on fixe le soleil, sans pour autant le comprendre, et on attend. on attend la fin du beau temps.
mais la fin c’est la mort et mieux vaut mourir debout que vivre à genoux. alors on rassemble nos forces et de nos petites mains qui tremblent on se remet sur pied. ça tangue. c’est la tristesse qui fait ça. plus trop de repères. personne à qui se tenir.
et puis ça va mieux. on ne sait pas trop pourquoi, on ne sait pas trop comment. tout va vite et tout recommence. on sourit. ça va. peut-être pas pour longtemps, mais c’est déjà ça. on attend qu’il pleuve, maintenant.

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9:50

9:50, métro. Je porte un jean et une chemise correctement boutonnée, une tenue qu’on pourrait qualifier de neutre et non-connotée. Pourtant, l’homme en face de moi, fin quarantaine et chaînette en or autour du cou, se permet des regards insistants pendant les 10 stations qui font mon trajet. Il ne s’en cache même pas et ses yeux balayent tout mon corps, de manière quasi constante. Quand une autre jeune fille vient s’asseoir à côté de moi, il change de cible et c’est désormais ses jambes en collants qu’il fixe. La fille ne semble rien remarquer mais cela me permet d’observer sans crainte les faits et gestes de cet homme, que je qualifierais sans crainte de porc. Ses yeux brillent et je vois très bien qu’il imagine en son fort intérieur beaucoup de situations (impliqueraient-elles le consentement de cette inconnue?). Cette dernière quitte le wagon et son attention se porte à nouveau sur moi. Je voudrais aller m’asseoir ailleurs ou partir pour de bon. Mais je ne peux pas, alors je subis ce visage qui jubile et ce sourire en coin. Je ferme les yeux en espérant qu’il aura trouvé une occupation plus appropriée quand je les rouvrirai, mais il est toujours là, cet homme chauve et en costume, qui se rend probablement sur son lieu de travail.
Les agressions et interpellations ont encore du mal à etre reconnues comme des crimes et concrètement punies, alors que faire d’un simple regard pendant quelques dizaines de minute? Rien.
Je ne suis pas là pour lancer une révolution parce que je suis bien consciente qu’elle ne peut malheureusement pas avoir lieu. Je viens seulement poser la question: peut-on se déplacer quand on est une femme, peu importe son âge, sa tenue ou l’heure, sans craindre d’être sexualisée et dévorée par des yeux malsains?

Je ne suis pas un cas à part et ce n’est pas la première fois que ça m’arrive. C’est quelque chose de quotidien au dessus duquel on est sensé passer comme si c’était acceptable. On ne devrait pas l’intégrer dans la norme des rapports entre les gens dans les transports en commun ou dans la vie en général. Ce n’est pas banal, ce n’est pas anodin.
Et ce n’est que le premier niveau du harcèlement de rue. Viennent après les remarques déplacées, les attouchements et inévitablement le viol. Mais tout commence par ces regards et le nier c’est nier la présence d’un véritable danger pour la femme.
Les femmes ne devraient pas adapter leur mode de vie, leur façon de s’habiller ou leur comportement parce qu’elles ont peur d’une agression ou de simples yeux baladeurs.
J’écris sur le vif et c’est sans doute très confus mais ce genre de comportements n’est pas tolérable et certaines personnes osent encore dire que ces pratiques n’existent pas et qu’on a bien une égalité homme-femme en France.

Ne vous voilez pas la face.

« just because I move in a public space does not mean my body is a public space »

cinéma français is not dead

Ce que je vais dire va sembler très absurde, mais ne lisez pas cet article. Allez voir ces films comme moi, en n’en sachant que très peu, sans avoir regardé les bande-annonces ou les critiques. cinemafrancaisnotdead

Bonjour. Cet article pourrait s’apparenter à un manque d’inspiration (ce que je ne nierai pas en bloc), mais il s’agit davantage d’une réelle envie de partage.
Je suis allée au cinéma deux fois ces dernières semaines, brisant ma tirelire pour mon divertissement et enrichissement personnel, et je ne l’ai pas regretté.

On résume souvent le cinéma français aux comédies avec Kad Merad (sur lesquelles je ne crache pas, on a toujours besoin d’un Bienvenue chez les Chtis ou d’un Petit Nicolas dans sa vie), et il est assez courant d’entendre dire qu’il n’a plus rien à offrir face aux géants américains et britanniques.
J’avoue m’être moi-même déjà laissée aller à cette opinion populaire, mais je m’y oppose formellement dès à présent.
J’aurais voulu avoir trois films à vous présenter, pour plus d’esthétique, mais il se trouve que les deux dont j’ai à vous parler sont français, en salle, et traitent d’une jeunesse en quête d’identité, alors probablement vaut-il mieux se borner à ceux-ci.
Évidemment, je suis une quiche en cinéma donc je me trouve tout à fait incapable de vous faire une véritable analyse, que ce soit de la trame ou des plans, ou du cadrage. Je ne vous donne que mon maigre avis d’adolescente inculte, et vous pouvez totalement vous y opposer (ce serait même d’autant plus intéressant!)

Nocturama, de Bertrand Bonello, et Divines, de Houda Benyamina, sortis le 31 août, sont deux drames qui mettent uniquement en scène des jeunes (-25 ans). Ils sont principalement interprétés par des acteurs débutants (premier tournage pour la plupart d’entre eux), et si cela peut se sentir dans Nocturama (pas du tout dans Divines) cela rend la chose presque plus sincère et c’est une belle manière d’entamer une carrière.

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Nocturama dépeint une jeunesse qui veut agir. Ici, elle pose des bombes. On la suit sur 24h, elle déambule dans le métro, s’organise, communique, et puis se réfugie dans un grand magasin (la Samaritaine, dans le 1er) le temps d’une nuit, pendant que Paris s’affole et que Paris vit. On ne sait pas trop pourquoi, on ne sait pas trop comment. Ils viennent de milieux différents et seul un désir de révolte peut les rassembler. Ils brûlent des bâtiments symboliques, comme la statue de Jeanne d’Arc ou le ministère de l’Intérieur.
C’est cruel, de ne pas nous dire ce qui les anime, mais plutôt excitant.
En termes d’effets spéciaux, on a vu mieux, mais en 2h on ne s’y attarde que très peu.
2h ça paraît long, mais ça passe à toute vitesse. On serre trop les dents (ou le bras de son voisin) pour voir le temps qui passe.
On en ressort un peu retourné. C’est violent (il y a d’ailleurs un avertissement), et c’est réaliste. Trop, peut-être. Ç’a été écrit avant le 13 novembre, pourtant. Mais on croirait y être. C’est angoissant.

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Divines, c’est d’après la réalisatrice le désir de « casser le mythe de la banlieue ». Et elle le fait, grâce à Dounia et Maïmouna, deux lycéennes qui ont soif de réussite et d’argent, et qui vont dealer pour arriver à leurs fins.
Soyons francs, directement, j’ai fondu en larmes. Contrairement à Nocturama où les personnages sont nombreux et assez peu développés, on s’attache ici immédiatement à ces deux filles et à leur amitié. C’est un film extrêmement fort, parce qu’il est sincère et engagé. Houda Benyamina a d’ailleurs créé l’association 1000 visages qui veut « insuffler une dynamique plus ouverte et plus démocratique au cinéma français » en offrant la possibilité aux jeunes de quartiers plus populaires de faire du théâtre. Tous les acteurs du film viennent de ces cours, et ça se sent. Ils sont justes, et beaux, et émouvants (désolée si je suis un peu trop emphatique, ça m’a vraiment remuée). C’est un film dur, interdit aux moins de 12 ans, mais tellement intelligent. Il a d’ailleurs gagné la Caméra d’Or à Cannes cette année, et Houda (oui on l’appelle par son petit nom maintenant) en a profité pour faire un discours féministe qui a fait frémir quelques réacs…

Voilà ce que j’avais à en dire. Mais je trouve intéressant de vous confronter aussi brièvement à l’avis des gens qui m’ont accompagné dans mes périples cinématographiques.

La parole est aux autres.
Adèle, sur Divines:
« Je m’attendais à un film avec deux simples filles/deux amies de banlieue… mais ces filles sont justes extraordinaires. Je me suis vraiment pris une claque. J’ai réalisé à quel point on pouvait avoir du mérite et ne rien avoir en retour (à part une vraie vie de merde) pendant que moi sans problèmes et sans ambition j’étais tranquillement installée devant l’écran au ciné. »

Virgile, sur Divines:
« Un excellent film qui vaut la peine d’être vu. À éviter si vous êtes un fragile. »

Gaëtan, sur Nocturama:
« Nocturama est un de ces films traversés par le temps, ravagés par le temps. Un temps qui passe pour ne jamais s’arrêter ; notre époque.
Nocturama ne s’explique pas, il est une impulsion, il est un cri, il est le geste final, Nocturama est le poème d’une génération. »

Émile, sur both:
« Alors la belle Lili m’a demandé de faire une critique de deux films que nous avons vu ensemble, à quelques jours d’intervalle : Nocturama et Divines. Après réflexion, je me suis dit que les deux films, bien que très différents, avaient une certaine résonance et je trouve qu’ils ont le même fond. Ils parlent de la même chose.
Ils parlent d’une descente, de la quête d’un but qui échoue. Ces films montrent des gens qui agissent, qui tentent de faire sens. Ce sont des films de révolte, des films de passions. Des films de combats, de luttes. Des films que l’on oublie pas. »

(pour ceux qui seraient déconcerté par l’adjectif « belle » utilisé plus tôt, je signale en passant que le meilleur ami dont je parlais ici a upgradé sa place dans mon cœur (je vous ferai un boyfriend tag (clin d’œil clin d’œil)))

My reign is over (pas comme celui de Daenarys), dites moi ce que vous avez vu récemment (même hors salles) et que vous me conseillez, ma rentrée en première L me laisse plein de temps à consacrer à l’Internet (c’est faux).

See you soon avec le deuxième opus du cyberféminisme (j’en parle comme si c’était prêt mais j’ai pas commencé)
keur

Lili

ps: N’allez pas voir ces films un dimanche, n’allez pas voir ces films seul. Vraiment.

la crémière et son beurre

Il ne me viendrait pas à l’esprit de me plaindre de mon nombre d’abonnés, et je suis loin d’être en quête de célébrité.
Mais récemment m’est cependant venu une question: est-il plus simple d’avoir une audience fidèle (par là j’entends active et régulière) lorsqu’on se créé une réelle identité?

Même si ce blog tourne principalement autour de ma vie (peut-être trop), je trouve qu’il n’est pas évident de me décrire d’après ce que je poste. Certes, j’ai disséminé deux ou trois autoportraits, une photo de moi traîne probablement quelque part et mes premiers articles dépeignaient une image assez nette de moi à mes débuts… Mais plus ce blog évolue moins j’ai l’impression d’en révéler.
Ce n’est pas nécessairement quelque chose qui me manque, mais j’ai soudainement pris conscience de l’importance du « blogueur » (je hais ce terme) sur son blog, et de l’influence qu’il a sur sa propre notoriété.
Le créateur importe autant que le contenu.
Je m’explique.

Lorsqu’un internaute (que ce soit sur YouTube, Twitter ou sur un blog) se dévoile, qu’il poste des photos de lui ou des informations plus personnelles, on s’y attache.
On a l’impression de le connaître, ou on en a l’envie. On voudrait prendre de ses nouvelles, poser des questions plus intimes.
C’est le concept du vlog: quand quelqu’un se montre au quotidien, on semble y être intégré, et ainsi ces vlogs deviennent notre quotidien.
Il y a une addiction, à suivre un youtubeur ou une célébrité (quoique les deux se mélangent maintenant) dans l’aventure qu’est leur vie (ou ce qu’elle semble être, car bien souvent leur vie hors caméra n’est pas aussi palpitante).
Le concept du tag (sur yt ou sur la « blogosphère »), c’est de répondre à des questions, plutôt personnelles, de se découvrir un peu. Le TMI (too much information) tag avait en 2014 battu des records de vues et de reprises.
On peut se demander si c’est malsain, de vouloir entrer dans la sphère d’inconnus. Je trouve ça plutôt humain.
Nombre de youtubeurs qui gardent une certaine distance avec leur public (en terme de vie privée) se permettent quand même des FAQ/Q&A pour créer ce contact et laisser la curiosité des viewers s’immiscer dans du contenu politique ou scientifique.

Les lives YouTube ressemblent de plus en plus à des périscopes, où des vidéastes partagent leur ennui ou leurs petits tracas avec de grandes communautés.

Plusieurs chaînes (comme celle de Madmoizelle ou de FNU) interviewent des « gros morceaux » de Youtube pour lever le rideau sur l’envers du décor, le passé et les préférences de ces gens qu’on croît connaître en n’en sachant si peu.
C’est aussi la tendance de curiouscat, un genre de ask des temps modernes qui pullule sur twitter. On peut ainsi interroger X ou Y anonymement sur ses pratiques sexuelles ou son dernier achat.

Tous ces procédés créent chez l’internaute (encore un terme détestable, dont j’abuse désolée) une véritable identité, et c’est cette dernière qui le rend attachant et qui permet des vues, des likes, des commentaires réguliers. Il créé une communauté, qui partage souvent des private jokes ou des références, et qui se stimule toute seule (if it makes sense).

On peut ainsi se demander si tout ceci est bien naturel, et si certains n’essayent pas de nous attirer dans leur traquenard avec leurs sourires mièvres et leurs récits de vacances. Sont-ils tous conscients de la dépendance qu’ils provoquent sur une partie de leur public (souvent les plus jeunes)?

On peut aussi se demander si cette identité est bien réelle, car sur Internet il est de plus en plus difficile de discerner la fiction de la vérité. Il est ainsi aisé de voler l’image de quelqu’un (c’est le concept des catfish) ou d’en monter une de toutes pièces.

En bref, l’Internet est un endroit dangereux.

Pour ma part, je n’ai pas prévu de me travestir d’une quelconque manière et je ne suis pas sûre que le retour d’une « Lili plus dessinée » vous intéresse particulièrement.
Sinon je serais ravie de vous raconter à nouveau ma vie.

full love
xx

cyberféminisme ‹ 1 › vidéos & photos

Ce n’est peut-être pas très stratégique de revenir d’un mois d’absence avec un article parlant féminisme sur Internet – ce n’est pas le sujet le plus vendeur.
Mais j’emmerde la stratégie, je ne suis pas dans une optique de commerçant, et qui m’aime me lise (vous pouvez aussi ne pas m’aimer, ou ne pas me lire, je vous laisse une entière liberté – ne me remerciez pas).

Donc je viens vous parler en cette étouffante journée d’été du cyberféminisme, soit les différentes formes que prend ce mouvement sur Internet. Et Dieu sait qu’il y a de quoi dire. Pour éviter de vous noyer dans la multitude de liens et d’informations, j’ai essayé d’organiser mes découvertes en catégories, et donc de séparer ce thème en plusieurs articles, histoire que ce ne soit pas trop condensé (et un minimum lisible).

Aujourd’hui je m’attaque à l’aspect plutôt visuel.

LES VIDÉOS

Le support vidéo est idéal pour transmettre une idée, et il est malheureusement encore trop peu utilisé comme support du féminisme.

› Cette première vidéo est une conférence d’Abnousse Shalmani (journaliste et auteur) pour TED. Elle parle de son enfance entre l’Iran et la France, de son rapport au voile, de l’éducation des filles… Et c’est touchant, et criant de vérité, et on remet vite en question la société égalitaire que certains pensent avoir atteint.

from The Guardian

› Mon rapport à cette vidéo est assez incertain. Je comprends le discours d’Hanna Yusuf mais j’ai du mal à savoir si je l’approuve. Elle fait du voile une arme contre les hommes, alors que ce sont eux qui l’ont imposé à des générations de femmes. Elle montre cependant qu’être féministe n’est étonnement pas incompatible avec le fait de pratiquer une religion des plus misogynes. Je trouve ça également intéressant de mettre en perspective ce témoignage et le précédent, pour prendre conscience de l’ambiguïté du voile au sein d’une même religion et d’un même mouvement.

› Cette vidéo, de la génialissime chaîne Vox, n’a pas été très bien reçue car elle semble parler d’un problème touchant uniquement les femmes, alors que (d’après les commentaires que j’ai lu) il est aussi présent chez la gent masculine. Je ne suis pas apte à juger mais j’estime qu’elle n’en est pas moins intéressante.

› Bon et pour finir sur une petite touche d’humour, un épisode de Bloqués qui souligne divinement l’absurdité des idées sexistes qui circulent encore à notre époque, et la preuve que le féminisme profite à tous.

INSTAGRAM
Je triche un peu en incluant ça ici puisqu’Instagram a le don de partager des textes très qualitatifs en plus de photos.

11909253_1641485736119475_1097254499_aOn a beau faire vite le tour de son instagram, chacune de ses photos semble avoir un intérêt et un réel message – ainsi on ne perd pas son temps.
› @ali_marsh

Capture d’écran 2016-08-16 à 19.20.33Capture d’écran 2016-08-16 à 19.19.40Capture d’écran 2016-08-16 à 19.22.52

11008044_406299876206508_1433658281_aJe ne suis pas fan de son style, mais ses dessins sont toujours très justes. En plus de ça, elle vend ses créations, des vêtements recouverts de motifs oscillant entre le girly et le trash.
› @joannathangiah

Capture d’écran 2016-08-16 à 19.44.32Capture d’écran 2016-08-16 à 19.57.44Capture d’écran 2016-08-16 à 19.47.20

13584256_507722272750096_1005797122_aEn plus de faire des dessins esthétiquement et idéologiquement géniaux, cet instagram partage aussi une flopée d’autres gens créatifs (et souvent féministes), pour le plaisir de nos têtes et de nos yeux.
› @clubclitoris

Capture d’écran 2016-08-16 à 20.06.54 Capture d’écran 2016-08-16 à 20.08.24Capture d’écran 2016-08-16 à 20.18.03

11856669_693636877447853_1156686824_aRupi Kaur est une artiste qui manie aussi bien la poésie que le dessin. À travers son travail, elle aborde le sujet de la féminité, de la perte, de l’amour, simplement et poétiquement.
› @rupikaur_
Capture d’écran 2016-08-16 à 20.35.51Capture d’écran 2016-08-16 à 20.39.01Capture d’écran 2016-08-16 à 20.35.17
Bon. Voilà. Cet article n’est pas exhaustif du tout, et incite à une réflexion. Ce ne sont pas des idées que j’impose ou auxquelles j’adhère nécessairement pleinement.
Du coup votre avis m’intéresse, surtout savoir si je sors le deuxième opus (sur quelques articles et sites qui méritent un coup d’œil) ou si je passe à autre chose.

À la revoyure,

Lili.

mais où va le monde?

Il semble que cela fait trop longtemps que je n’ai rien écrit, et je me sens un peu coupable. Pas parce que je dois quoique ce soit à quelqu’un, mais simplement parce que c’est un plaisir dont je me prive. Alors j’écris pour ne rien dire, j’écris pour entendre le bruit du clavier sous mes doigts, j’écris parce que ça me donne l’air intelligent, ce qui n’est bien sûr qu’une illusion. Le monde est fait d’illusions. Nous sommes tous aveuglés par les artifices que nous créons. Nous nous bernons (cf. Nicolas Berno ©Tonus), tous, entre nous, mais surtout chacun soi-même.
Il faut se croire intéressant, assez pour exposer sa vie aux autres, pour la détailler sur les réseaux sociaux comme nous ne le ferions même pas à nos parents.
Il faut se croire beau, pour faire des photos, donner l’impression d’une impossible perfection et la rendre soudain presque atteignable, créant un mal-être chez eux qui refusent de se travestir pour plaire, pour rendre jaloux et faire envie.
Il faut se croire sociable, et faire semblant d’être sincère, complimenter à foison, affubler des surnoms mignons et des emojis colorés.
Parce qu’on recherche là c’est l’amitié, l’amitié en surface, celle qui est jolie, qui rend bien sur Instagram, parce qu’il faut avoir des amis beaux et « stylés ». Parce que seule l’apparence compte, encore et toujours, que c’est elle qui prime, et que c’est elle qui est mise en avant.
C’est à travers elle que les gens vivent désormais, et chez certains cela devient même un besoin vital. Les likes, les commentaires, les réactions. Plus rien n’est fait pour soi. Il faut provoquer chez les autres quelque chose, l’envie, la jalousie, l’admiration, le rire.
Les gens ne profitent plus que si leurs amis, ou mêmes des inconnus, savent ce qu’ils font, savent qu’ils profitent, qu’ils ont les capacités ou les moyens financiers de faire ce qu’ils font. Il y a toujours quelque chose à prouver. Une légitimé à imposer.
Alors ils vont jusqu’à vivre des choses uniquement pour ces autres, ces autres qui baignés aussi dans l’illusion semblent croire qu’ils doivent s’y pencher, s’y intéresser, à ces insignifiantes vies exposées, disséquées à la face du monde.
Ils entretiennent ce désir de partage, de perte d’intimité, d’échanges hypocrites.
Une relation malsaine nait alors entre ceux qui se montrent et ceux qui regardent. Une certaine dépendance, des deux côtés.
Peut-être n’est-ce qu’un besoin d’amour, de reconnaissance, un besoin de célébrité éphémère.
C’est superficiel, mais ça n’en reste pas moins humain. On donne pour recevoir, à ce qu’il parait, et ceux qui s’exposent, réclament toujours quelque chose en retour. Et les gens sont prêts à donner. Le manque d’amour se ressent chez chaque parti.
Il semble que tout le monde soit touché par ce syndrome, souvent inconsciemment, sans jamais l’assumer. Car vouloir de l’amour, ce n’est pas quelque dont on est fier, ce qui s’oppose avec l’ampleur qu’ont pris les réseaux sociaux.
Et c’est triste.
Je crois.
(enfin j’sais pas hein enfin p’t’être…)

keur
Lili

PS: Ça s’applique évidemment à mon propre travail, et le but n’est évidemment pas de blesser qui que ce soit. (mais sorry not sorry)

PPS: il y a une super vidéo d’Absol sur les cas extrêmes de ce désir de célébrité, et on peut aussi citer l’histoire d’Essena O’Neill…
Bref le sujet n’est pas (et ne sera) jamais entièrement couvert, mais j’en suis naturellement venue à l’aborder (après des mois de «  » »réflexion » » »)

aquarellixir (de vie)

aquarelle [n. f.]: peinture délayée à l’eau, légère, transparente, appliquée le plus souvent sur du papier blanc.

Si vous me demandez ce que j’ai fait ces derniers jours, la réponse tient en trois mots: de l’aquarelle
Là, on peut se demander si un article entier sur mes quelques gribouillages était vraiment nécessaire, ce à quoi je répond oui.
Je veux pas faire la pseudo-artiste (surtout que ce terme est un sujet de débat constant) ni prétendre que ça a « changé ma vie », mais bordel qu’est ce que j’aime ça.
J’ai l’habitude d’entamer un carnet de dessin (format A4) chaque été dans le but de pouvoir me gausser dans un futur proche de mes compétences dans le domaine « artistique » (j’emploie des guillemets pour ne pas créer de polémique) et des thèmes qui animaient mes « créations » pendant mes plus tendres années.
Usuellement je me munis d’un crayon ou d’un stylo en tant qu’arme, quand j’attaque du papier, mais cette année j’ai retrouvé la boîte d’aquarelles de poche que mon géniteur m’avait offerte, et j’ai été prise par l’envie de me lancer pendant un séjour à la campagne  -sans doute influencée par les images mentales d’aquarelles de paysages ou de fleurs (je vous pose le contexte parce que j’ai assez peu à dire en vérité).

Bon le suspens n’est pas à son comble, le simple concept de l’article spoilait que c’était mon crush de la semaine.
Et c’est sans doute ridicule de dire une chose pareille mais c’est tout simplement apaisant. Je ne sais pas si c’est si c’est parce que c’est si fluide, transparent, maniable (?) et aqueux (ce mot est particulièrement laid, lâchez un com’ si vous êtes d’accord) mais je trouve ça extrêmement agréable.
Et puis il faut dire qu’en plus de la technique, j’ai surtout « peint » (je trouve que ce mot ne correspond pas à ce que je fais mais il semble ce que ce soit le seul disponible) du texte (surtout des citations de chansons ou de livres) ou des choses « intimes » (voir les deux en même temps, on m’appelle le couteau-suisse)
Et c’est très libérateur, de poser les choses sur le papier, de mettre des mots et des formes sur ce qu’on ressent et de faire des choses qui nous « parlent » (littéralement en plus) et pas juste des filles plus belles que je ne le serai jamais comme j’ai l’habitude d’esquisser.

Voilà, l’aquarelle est donc devenue une des mes activités préférées, j’accumule déjà une trentaine de pages en seulement quelques jours et un certain nombre  de nuits (ou matinées plutôt) passées à faire ça.
L’intérêt de tout ceci est assez minime pour vous donc pour vous « entertain » un peu (car oui je suis bilingue) je vais vous montrer quelques uns de mes chef-d’œuvres (c’est évidement ironique, je débute, soyez indulgents)

1_rip1_sens

2_enfant2_runforyourlife2_submarine2_takemybreath

bloodjesaignementalpoem
(désolée le papier est gondolé mais il n’est pas vraiment adapté à cette utilisation – vous pouvez cliquer dessus pour voir mieux (si vous voulez (ce qui serait surprenant (mais je juge pas))))

Bon voilà, je me voyais mal de ne pas vous parler de cette nouvelle obsession mais je ne nie pas que c’est pas le sujet le plus élaboré que j’ai abordé.
C’est les vacances alors mon cerveau est cramé.
keur

(aussi désolée j’ai abusé des parenthèses)

« Quand on applique l’esprit à une chose aussi simple et aussi innocente que de peindre une aquarelle, on oublie un peu de l’angoisse qui naît de notre appartenance à un monde devenu fou. » – Henry Miller

nuit et idées noires

“ferme les yeux
cernés par la vie
laisse toi bercer
par tes pensées
crains le jour
plus que la nuit
et va au lit
avec amour”

Bonjour bonsoir, il est tard et j’ai envie de parler.
Ça m’arrive souvent, mais il est rare que je sache de quoi.
La plupart du temps c’est juste un désir soudain, de pianoter sur mon clavier, de me donner de la contenance en parlant, de remplir le vide, physique et spirituel.
C’est angoissant le silence. J’entends mes écouteurs qui grésillent.
Je trouve ça horrible de vous imposer un article qui ne dit rien, alors je vous préviens.
Probablement que je vais small-talker, probablement que tout ceci ne sera jamais publié. Ce n’est pas bien grave, si?
Je m’étais imposée de publier quelque chose de travaillé, quelque chose de murement réfléchi, avec des sources et des recherches. Ce n’est pas moi, je crois. Je ne sais pas faire ça. Du coup j’ai attendu. Que ça vienne.
On ne sait jamais, parfois il suffit du temps.
Mais pas cette fois. Je ne veux pas me travestir ou essayer de changer mon style pour avoir l’air plus « comme il faut ». J’écris d’un jet, pas toujours très joliment et mes sujets sont assez surfaits (ou inexistants, comme aujourd’hui). Mais c’est à prendre ou à laisser. Encore une fois, je suis lasse de devoir contenter les gens.
Fuck les (o)rageux, et les loutres seront bien gardées.
Comme je n’ai rien à dire, je vais vous parler de moi. Remarquez la plupart des temps quand j’ai des choses à dire c’est aussi à mon propos. Mais c’est un autre débat.
Vous avez réclamé de mes nouvelles (faux), je vous ai fait attendre, mais « pas de nouvelles, bonnes nouvelles! » (faux).
À l’heure actuelle j’ai la migraine, je me suis fait spoilée Game of Thrones et je suis plus féministe que jamais (car à ce tumblr divin). Que du positif.
Et je fais des selfies dans le noir sur Photo Booth. Du fun à l’état pur.
Je me sens seule. Ainsi, vous allez me dire où vous êtes, et ce que vous faisiez juste avant de lire ces lignes minables, et quel est votre état d’esprit (c’est un mini questionnaire de Proust).
Peut-être que j’en ferai un article. Je n’en sais rien. Je ne sais pas grand chose. Je n’arrive plus à grand chose. Mais quand une porte se ferme, Dieu ouvre une fenêtre (merci la Mélodie du Bonheur pour cette belle leçon de positivisme).
Alors ça va.

Je vous laisse ma moodmusic, et je vous aime.

Lili.